Depuis le lundi 08 juin 2020, tous les préfets ont achevé l’installation et l’élection des 77 maires de la quatrième mandature de la décentralisation au Bénin. C’est ainsi que l’Union progressiste se retrouve avec 41 maires dont deux villes à statut particulier, le Bloc républicain contrôle 29 communes et 7 mairies dont Parakou, porte vitrine du nord entre dans le giron des Forces cauris pour un Bénin émergent. Seulement quatre femmes ont pu tirer leur épingle du jeu et 7 anciens sont reconduits.
Tous les conseils communaux des 77 communes sont installés depuis le lundi 08 juin 2020. Et ce à deux jours avant la fin du délai imparti par les textes qui régissent la décentralisation au Bénin. Sur les 77 mairies, l’union progressiste a à lui seul, le contrôle sur 41 communes soit 53,24% de sièges sur le plan national. Cette formation politique s’illustre comme la plus grande ayant une bonne assise politique dans toutes les communes du Bénin a également la main mise sur deux grandes communes à statut particulier. Il s’agit notamment des municipalités qui sont encore des villes capitales: Cotonou et Porto-Novo. L’autre parti qui rivalise sur le terrain avec l’union progressiste n’a obtenu que 37,66 % des 77 communes que regorge le Bénin. Sans une ville à statut particulier, le Bloc républicain a désormais à sa charge la gestion de 29 communes dont la commune la plus peuplée du pays qu’est Abomey-Calavi et celle qui est au centre du Bénin, Bohicon. Au bas de l’échelle se trouvent les forces cauris pour un Bénin émergent. Malgré l’auto-flagellation occasionnée par les guerres de leadership au sein de cette famille politique, elle a pu prendre le contrôle de 7 mairies pour un pourcentage 9,09%. Sans aucune commune du sud du Pays, les Fcbe ont la main mise sur deux communes du centre notamment Bantè et Savè puis 5 dans le grand nord. Il s’agit des communes de Bembèrèkè, Copargo, Kandi, Sinendé et la troisième ville à statut particulier, Parakou. Laquelle ville à statut particulier qui a échappé au Bloc républicain malgré la présence sur le territoire de trois membres influents du parti. Il s’agit d’un ministre et d’un maire en fonction et un député à l’Assemblée nationale.
Les équipes communales renouvelées à plus de 90%
Sur les 77 maires, seulement 7 sont reconduits. Une exception comparativement aux anciennes mandatures où environ le tiers a été toujours reconduit. Cette réalité se traduit par la volonté des populations de finir avec les anciens pour accorder plus de chance aux jeunes. Les maires qui ont tiré leur épingle du jeu sont William Fangbédji de Lalo, Sarako Bio Tama de Banikoara et Rigobert Tozo de Toviklin, Cyriaque Domingo de Houéyogbé, Nicaise Fagnon de Dassa-Zoumè et firmin Akpo de la commune de Ouèssè. Puis le « record man », Luc Sètondji Atrokpo, désormais maire de la commune de Cotonou, ville à statut particulier, elle seule dans le département du Littoral, et encore la capitale économique du Bénin. Ce dernier maire qui détient un record était jusqu’ à la date de son élection à la tête du conseil communal de Cotonou, maire de la commune de Bohicon depuis la première mandature de la décentralisation au Bénin.
Il faut noter qu’aucun ancien maire élu sur la liste Fcbe n’est reconduit. Par contre, l’union progressiste que gère un trio de patriarche de la politique béninoise a fait reconduire 5 de ses anciens maires. Le Bloc républicain qui dandine par endroits n’a reconduit que deux anciens maires ceux des communes de Houéyogbé et de Ouèssè.
Seulement quatre femmes aux commandes
Malgré la rigueur des textes, les sensibilisations des organisations de la société civile qui ont fait accroître le nombre de conseillères communales, les femmes demeurent au bas de l’échelle sur le terrain de la politique béninoise. Si de justesse, les femmes ont raté le contrôle de la commune d’Abomey-Calavi en prenant les postes de premier et deuxième adjoints au maire, à Toffo, la dame de fer, l’élue sur la liste Fcbe, Bibiane Adamazè s’est imposée. Elle est élue maire de cette commune. Mais il faut reconnaître que les populations de la commune de Toffo aiment confier leur mairie aux femmes. Puisque cette dernière succède à une autre. Dans la commune de Kandi, Madame Zinatou Osséni Saka Alazi est élue maire depuis le 28 mai 2020, au premier jour du processus d’installation et d’élections des présidents des conseils communaux. Dans le département du plateau, l’organisation politique des femmes a aussi fait parler d’elle. Elles sont deux à se faire hisser maires. Il s’agit de Lucie Sessinou à Kétou et Kamaratou Fagbohoun à Adja-Ouèrè. Deux différentes formations politiques, elles sont élus respectivement sur la liste de l’Union progressiste et Bloc Républicain.
Gilles G. Gnimadi