Comme à son habitude, ce samedi 25 juillet 2020, nos confrères de TOKPA FM ont reçu Bentille Allassane, athlète internationale béninoise. Malgré le poids de l’âge, la native de Natitingou se fixe encore de grands objectifs.
Evoquer le nom de Bentille Allassane invite à penser immédiatement aux exploits de l’athlétisme béninois de ces deux dernières décennies. Naguère terreur des pistes et aujourd’hui des compétitions de fond et de demi-fond, elle continued’écrire les plus belles pages du sport béninois dans cette discipline sportive. Invitée de nos confrères de TOKPA FM ce samedi 25 juillet 2020, Bentille Allassane, 36 ans révolus, a démontré qu’elle n’est pas encore finie tels que le voient beaucoup de ses compatriotes, et entend encore réaliser de grosses performances pour son pays.
Selon ses explications, c’est justement à l’âge de 13 ans qu’elle a connu pour la première fois l’athlétisme grâce à son maitre de la classe de CM1. Fascinée par la française Marie-José Pérec, Bentille Allassane saisit alors cette opportunité avec comme attirance les courses de fond, notamment les disciplines d’endurance. D’abord les courses sur piste (5000 et 10000 m), puis après les courses sur route telles que lefond et le demi-fond.
Talent précoce
De façon sérieuse, tout a commencé à Ouagadougou dans la capitale burkinabé lors du tournoi de la Solidarité en 1997 où, malgré son jeune âge, elle a laissé une forte impression. Ensuite, les compétitions se sont enchainées, avec une kyrielle de médailles et de podiums. A ce jours, Bentille Allassane n’a d’égales au Bénin en matière courses de demi-fond et de fond au Bénin. Même dans la sous région, très peu de concurrentes lui résistent.
Quand on aborde la question de sa probable retraite, la native des hauteurs de Natitingou s’agace et regarde ses interlocuteurs avec surprise. Pour elle, le problème ne se pose pas ailleurs. Car, beaucoup de ses consœurs d’autres pays, plus âgées qu’elle, continuent de courir. Aussi, Bentille Allassane fait-elle le constat que sur les courses délaissées par contrainte, ses performances n’ont jamais été approchées. A titre d’exemple, elle se dit encore capable de faire du 17’’ aux 5000m, tandis que celles qui s’alignent sur cette épreuve au Bénin tournent autour du 20’’. Et sa plus grosse déception reste l’édition 2014 du Semi-marathon International de Cotonou. Vainqueur de la compétition au niveau des dames, l’inusable Bentille Allassane en a gardé un très mauvaissouvenir. Car, elle a été la seule à sauver l’honneur du Bénin juste après sa 2e maternité. Le 1er Béninois chez les Hommes étant arrivé en 10e position, loin derrière les Ghanéens et les Togolais. Mais malgré cet exploit, c’était l’indifférence totale à son égard. Aucune autorité béninoise n’a daigné la recevoir, encore moins la féliciter officiellement.Toutefois, sa médaille de bronze aux Championnats africains en 1996 au Cameroun reste un souvenir agréable encore vivace dans sa mémoire. Surtout que quelques mois plus tôt, son expérience en Corée du Sud lors d’une compétition de relais a été une débâcle avec le Bénin.
Prendre au sérieux la Covid-19
En bon athlète avertie et expérimentée,Bentille Allassane (36 ans, mariée et mère de 03 enfants), conseille le travail acharné et opiniâtre qui amène aux belles performances. « C’est cela mon secret. Je travaille dure, car je ne suis pas une tricheuse. Je jure sur tout ce qui m’est cher que je ne connais pas le dopage et tous les résultats que j’ai obtenus sont le fruit de mon travail… », dit-elle avec fierté.
Bentille Allassane a remercié toutes les personnes qui lui ont permise d’assouvir sa passion. Notamment, Laurent Tchampéga, les feus ministres des Sports Damien Alahassa et Théophile Montcho et Viérin Dégon, actuel président de la Fédération béninoise d’Athlétisme. Elle n’a pas oublié l’actuel ministre des Sports Oswald Homéky qui, avec l’avènement du programme des Classes Sportives, donne l’opportunité aux anciens sportifs de mettre leurs expériences et savoir-faire au service des jeunes générations.
Enfin, Bentille Allassane a invité les uns et les autres à prendre au sérieux la pandémie de la Covid-19 en suivant les consignes du Gouvernement, et surtout en observant les gestes barrières.
Pascal Hounkpatin