La Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), en se conformant à la décision du gouvernement passe dès le mois prochain, c’est-à-dire sur les factures du mois de décembre 2020, à l’actualisation de sa grille tarifaire. A la faveur d’une séance d’informations et d’échanges avec les professionnels des médias, le lundi 25 janvier 2021 à Azalai hôtel de la Place de Cotonou, les responsables de la Sbee sont revenus sur les motivations de ce nouvel ajustement tarifaire. A les entendre, les nouveaux tarifs à la Sbee ne changent pas le tarif de la tranche sociale. Ils ont été le fruit d’une démarche participative à laquelle, ont pris part les associations de consommateurs et les grosses sociétés.
« L’ajustement tarifaire à la Sbee est lié à une réforme tarifaire qui vise à assurer l’équilibre financier du secteur de l’énergie.Les nouveaux tarifs ne constitueront pas un moyen d’étouffement des populations. Le tarif de la tranche sociale n’a pas changé car le Gouvernement a exigé que la Sbee tienne compte des plus démunis », ont fait savoir le Directeur commercial et de la clientèle de la Sbee par intérim, Ninon Ahoudjinou et le Secrétaire général de la Sbee Faïkou Yaya. De leurs explications, la Sbee, conformément à la Loi et aux différentes prérogatives de l’Autorité de Régulation de l’Electricité (Are), a formulé la demande d’ajustement tarifaire pour garantir la viabilité du secteur d’énergie électrique. Ainsi, il convient de préciser que le relèvement tarifaire est une exigence de la plupart des partenaires techniques et financiers (Banque Mondiale, Bad, Union Européenne, etc.) en vue d’assurer l’équilibre financier du secteur et d’améliorer durablement ses performances. C’est également une des exigences qui conditionnent le décaissement des fonds de Mca Bénin II, un programme dédié à la restructuration et à la modernisation du sous-secteur de l’énergie électrique au Bénin à travers un accord de don du gouvernement américain d’un montant de 375 millions de dollars Us, dont 275 millions de dollars Us fermes et 100 millions de dollars Us conditionnels. Des études qui ont été faites et dont l’Autorité de Régulation de l’Electricité (Are) est dépositaire, il ressort que quatre (04) faiblesses majeures affectent la rentabilité de l’exploitation et la trésorerie des opérateurs du secteur, à savoir :les taux de pertes élevés (techniques et non techniques) ; le faible taux de recouvrement des créances clients se traduisant par un montant élevé de provisions sur clients douteux et un délai moyen de recouvrement relativement long ; le recours par la Sbee à des sources d’approvisionnement onéreuses pour combler l’insuffisance de l’énergie fournie par la Ceb et des tarifs, en niveau et en structure, en décalage par rapport au coût du service
Le gouvernement sensible à la souffrance de son peuple
Cette nouvelle grille devrait être appliquée aux consommateurs depuis janvier 2020, mais le gouvernement sensible à la souffrance de son peuple en période de la crise sanitaire liée au Covid-19, a décidé de payer durant un an, le coût induit, ont indiqué les responsables. Les efforts déployés par le gouvernement de Patrice Talon depuis 2016, sont énormes, ont signifié les conférenciers. Au nombre de ces actions énumérées, il y a, entre autres, la réduction considérable de temps de coupure de plus 75 heures en 2015 à moins de 13 heures aujourd’hui, le temps moyen de dépannage passe de plus de 10,6 h à moins de 2 heures désormais. A tout cela s’ajoute un vaste et historique programme d’investissement dans le sous-secteur de l’énergie électrique. Des choix ont été faits pour l’amélioration de service aux populations et aux entreprises avec la suppression des délestages et l’amélioration des performances de l’opérateur historique. Le souci du gouvernement à travers cette mesure d’ajustement tarifaire est donc de garantir la viabilité du secteur d’énergie électrique.Les nouveaux tarifs ont été le fruit d’une une démarche participative. L’Are dans sa mission de régulateur entre les parties prenantes du secteur de l’énergie électrique (le Ministère de l’Energie, la Sbee, la Ceb et les nouveaux opérateurs privés du secteur), a joué son rôle en veillant à la régularité du processus et à la fixation de tarifs raisonnables. Dans cette démarche, les associations de consommateurs et les grosses sociétés ont été informées et écoutées. « Cette mesure n’est pas une mesure uniquement commerciale. Elle allie social, impératif économique, et exigence de bonne gouvernance », a expliqué le Dcc par intérim, Ninon Ahoudjinou qui rassure que la Sbee et ses agents sont de plus en plus disponibles pour satisfaire les attentes de leur clientèle.
Victorin Fassinou