La tradition a été respectée. Conformément aux dispositions de l’article 59 de la loi organique No 2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances (Lolf), les députés de la 8e législature de l’Assemblée Nationale du Bénin ont fait le lundi 29 juin 2020 le débat d’orientation budgétaire 2021 sur le Document de Programmation budgétaire économique et pluriannuel (Dpbep) et les Documents de programmation pluriannuel des dépenses (Dppd). Le gouvernement a été représenté à la séance par Romuald Wadagni, Ministre de l’économie et des finances.
Comment se présentera le budget de l’État gestion 2021 ? La question était au cœur des échanges que le Ministre Romuald Wadagni a eu le lundi 29 juin 2020 avec les députés de la 8e législature de l’Assemblée Nationale du Bénin. Selon le rapport présenté par la Commission des finances et des échanges de l’Assemblée Nationale, les grandes orientations de la politique économique du gouvernement de Patrice Talon resteront conformes au plan national de développement 2018-2025 décliné à travers le programme de croissance pour le développement durable 2018-2021 et en parfaite cohérence avec le programme d’actions du gouvernement (2016-2021).Toujours selon le rapport et au regard du cadrage macroéconomique, les ressources totales du budget général de l’État devraient afficher une hausse de 7,2% en moyenne annuelle sur la période 2021-2023. Spécialement pour 2021, elles s’afficheraient à 1378,6 milliards de F CFA contre 1333,0 milliards de F CFA en 2020, soit une hausse de 3,4%. Les dépenses du budget général connaîtraient un taux de progression moyen de 8,1% sur la période 2021-2023.S’agissant spécialement de la masse salariale, le ratio de la masse salariale en pourcentage des recettes fiscales ressortirait autour de 41,3% en 2023 contre 44,0% en 2020. En matière de mobilisation des ressources, la politique se focalisera d’une part sur la sécurisation des ressources collectées et, d’autre part, l’élargissement de l’assiette fiscale et la promotion du civisme fiscal. A l’horizon 2023, les ressources du budget général atteindraient 1640,9 milliards de Fcfa. Au niveau des charges, elles s’afficheraient à 1884,7 milliards de Fcfa en 2023 contre 1650,4 milliards de Fcfa en 2021, soit une hausse de 13,6%.Sur la base de l’évolution des ressources et des charges du budget général, le déficit budgétaire devrait enregistrer une amélioration. Il s’afficherait à 281,8 milliards de Fcfa en 2021 et à 233,8 milliards de Fcfa en 2023.
L’endettement
Sur la période 2021-2023, les options stratégiques du gouvernement en matière d’endettement resteront globalement cohérentes avec la stratégie d’endettement 2020-2024.En effet, la stratégie globale de financement retenue vise à ouvrir le besoin de financement de l’État sur la période 2020-2024 majoritairement par la dette intérieure tout en procédant à un rallongement de la maturité des titres publics et en contribuant au développement du marché domestique. Par ailleurs, le Bénin poursuivra les efforts de mobilisation des ressources concessionnelles et semi-concessionnelles auprès des créanciers multilatéraux et bilatéraux traditionnels. Il mettra en œuvre la politique de diversification des ressources traditionnelles en raison de la rareté des ressources concessionnelles. Globalement, la stratégie d’endettement 2020-2024 vise à contenir la proportion de la dette extérieure dans une fourchette de 55,0% du portefeuille de la dette publique sur la période 2020-2024.Le point relatif à la situation financière des entreprises publiques sur la période 2021-2023, sur les perspectives de la Caisse nationale de sécurité sociale et du Fonds national des retraites du Bénin ont été faits au cours des échanges.
Situation financière sur la période 2017-2020
Malgré les chocs exogènes que constituent la dévaluation du NAIRA, la fermeture des frontières entre le Bénin et le Nigeria et la pandémie du Covid-19, les opérations financières de l’État ont été marquées par une consolidation budgétaire conformément à la tendance édictée par le Pag. Ce qui a été d’ailleurs salué par les députés Gildas Agonkan, Nazaire Sado…et deux autres de leurs collègues qui ont pris la parole hier. De façon concrète, les recettes totales des régies financières se sont établies à 1088,0 milliards de Fcfa contre 944,4 milliards de Fcfa en 2017. Elles se sont ainsi inscrites en hausse de 15,2% entre 2017 et 2019. Cette forte hausse des recettes est soutenue par les bonnes performances de l’ensemble des régies financières. Quant aux dépenses et prêts nets de l’État, ils se sont établis à 1225,9 milliards de Fcfa contre 1318,1 milliards de Fcfa, soit une diminution de 7,0%…L’encours de la dette publique en 2019 s’est établi à 3476,6 milliards de Fcfa soit 41,2% du Pib contre 2929,4 milliards de Fcfa en 2017.
El-Hadj Affissou Anonrin