La session 2020, du Baccalauréat au bénin aura réservé son lot de surprise. Entre parcours brillant et décevant, c’est plutôt le parcours exceptionnellement inspirant d’un candidat qui aura été révélé et retenu les attentions dans le cadre du concours STARS du BAC 2020.

En effet l’initiative de l’écrivain Yan COLINS, visait à révéler aux yeux du monde entier un candidat admissible au BAC 2020 dont le parcours est une véritable source d’inspiration. Au terme du concours c’est bien l’histoire du candidat Urbain AZOKPOTA alias Alidjinou, qui aura reçu les faveurs des internautes. Une histoire émouvante et un parcours si inspirant que le poète Franck WOLLO n’a pas hésité à célébrer par le biais d’une déclaration poétique publiée sur sa page Facebook. En effet, Alidjinou commença tardivement les Cours d’Initiation (CI) dans son village natal, Akpètèkpa. Avec les maigres ressources de ses parents, il passa comme un compte à rebours le cap de l’examen du Certificat d’Etude Primaire (CEP) à l’âge de 16 ans. Il est d’ores-et-déjà au collège. A ce niveau, les choses devenaient on ne peut plus difficiles. L’incapacité de ses parents à solder ses frais de scolarité a fait qu’il n’avait pas achevé l’année. Résultat, il reprit la sixième. Il continua son périple sans échec jusqu’en troisième où il obtint son Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC). Un retour à la normale, parce qu’il se payait lui-même sa scolarité depuis la classe de cinquième, l’année à laquelle son père a été tué par le venin d’un serpent qui l’a mordu alors qu’il labourait son champ de manioc.Il évolua à son rythme. Le voici en terminale, à 24ans. Cette année s’est avérée très compliquée pour lui. Marquée par une maladie monstrueuse appelée Covid-19, elle n’a pas permis au jeune élève de joindre les deux bouts en nourrissant sa maman et lui-même. En effet, depuis la première, Alidjinou a pris une moto “Bajaj” en contrat. Il conduisait cette moto en tant que Zémidjan à Cotonou. Avec la covid-19, tout était bloqué. Après le deuxième trimestre à l’école, il décida de faire un tour avec sa moto à Cotonou afin de faire Zémidjan et payer de quoi acheter les documents exigés à l’école, nourrir sa maman et trouver un calmant pour le propriétaire de la moto. Mais hélas, violant le “Cordon Sanitaire” en cours, il fut arrêté et jeté en prison. Ce fut le début d’un autre calvaire.Là-bas, un jour avant sa sortie négociée des cellules, il eut une violente altercation avec l’un de ses codétenus. Même si ce n’était pas de sa faute, sa période en cage fut prolongée. Il devra y passer encore cinq belles lunes or l’examen du Baccalauréat est fixé pour se dérouler dans trois mois.Sponsorisé par une association civile qui milite en faveur des détenus au Bénin, il passa l’examen sous une forte surveillance policière. Néanmoins, ceci ne l’a nullement déstabilisé. Son objectif était clair : RÉUSSIR.Le jour de la proclamation des résultats, maints regards étaient tournés sur Alidjinou d’autant que sa situation était particulière. Contre tout attente il fut déclaré admissible. Que de joie ! Que de tristesse ! Au contact de la nouvelle, le chef pénitencier de la prison civile de Cotonou a pris expressément des mesures urgentes pour qu’il soit libéré afin de continuer son difficile voyage vers les amphithéâtres.Ainsi, de son village pour la prison, Alidjinou doit désormais se charrier vers l’université qu’il a tant convoitée. Un parcours héroïque que toute une communauté admire. Ceci étant, le digne fils d’Akpètèkpa démontre que les situations les plus difficiles peuvent être converties en une véritable source de joie. Malgré son âge déjà avancée, il espère se frayer un chemin dans le monde des travailleurs.Un modèle de jeunesse qui mérite félicitations et soutient. Dixit le poète Franck WOLLO.

Junior Fatongninougbo