La célébration de l’Aïd El Kebir communément appelée Tabaski, est un grand moment de prière et de remerciement à Allah, car elle couronne la pratique du cinquième pilier de l’islam, le pèlerinage à la Mecque, et relie les fidèles musulmans à Abraham, le père du monothéisme et à l’ensemble de la communauté humaine », a rappelé le vendredi 16 juillet 2021, l’Imam de la Mosquée Centrale Médine II d’Agori-Plateau d’Abomey-Calavi, El-Hadj Moutawakil Boukari Malik, dans son sermon. Dans ses enseignements à l’endroit de ses sœurs et frères en islam, l’Imam est revenu sur l’historique et les moments clés de cette fête musulmane qui est celle de partage.
La tabaski est une grande fête musulmane, a expliqué l’Imam de la Mosquée Centrale Médine II d’Agori-Plateau d’Abomey-Calavi, El-Hadj Moutawakil Boukari Malik dans son sermon du vendredi dernier. Le vrai nom de la célébration est Aïd El Kebir. Elle est fêtée au 10e jour du mois de zulhijja. « Tout est parti du prophète Ibrahim. Il n’avait qu’un garçon et le bon dieu lui recommanda en rêve de sacrifier l’enfant. En bon croyant, il accepta la volonté Divine. Au moment où il accomplissait son geste, Allah lui envoya en remplacement de son fils un beau bélier par l’intermédiaire de l’ange Djibril. Ainsi les musulmans se souviennent chaque année de cette soumission du prophète Ibrahim, en célébrant la fête de tabaski. Cette fête de tabaski a lieu deux mois et dix jours après celle du ramadan ». A ses dires, le sacrifice de la bête remonte à l’histoire de Ibrahim, tradition que le Prophète (Saw) a perpétuée. Les fondements de l’immolation sont régis par le SaintCoran, lorsque le seigneur dit : « prie ton seigneur et immole ». Loin d’être un simple abattage d’animaux, le sacrifice de la bête représente un acte d’une grande spiritualité. « L’on se rappelle en effet qu’Ibrahim, l’ami intime de dieu, fut invité à sacrifier son fils. Ibrahim exécuta cet ordre avec le consentement de son fils Ismaël qui était obéissant à son père. Alors qu’Ibrahim était sur le point d’égorger son fils, Allah remplaça ce dernier par un beau bélier. Le sacrifice du mouton n’est donc pas une fantaisie, c’est un acte de foi (à condition d’en avoir les moyens), qui se distingue d’une action mécanique. C’est une totale soumission à Allah, symbolisée dans l’histoire par une personnalité : Ibrahim. Etablissons l’évidence qu’en tuant alors ces bêtes, Allah n’a nul besoin de leur chair, encore moins de leur peau ou de leur sang. Il lève toute équivoque dans le Saint-Coran, en affirmant « Ni leur chair ni leur sang n’atteint Allah, mais ce qui l’atteint de votre part c’est la piété. Ainsi vous les a-t-il assujettis afin que vous réclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidé sur le droit chemin », rappelle l’Imam à ses fidèles. Parlant du déroulement de la célébration, il précise que la journée de l’Aïd commence par la prière spéciale. Ensuite, le sacrifice de la bête tuée peut avoir lieu. « Si l’animal est tué avant la prière, il ne sera pas considéré comme un sacrifice. Une fois l’agneau égorgé, on peut en faire ce qu’on veut. Par contre, avant, on ne peut pas l’étourdir. Il faut que l’animal soit conscient. Le sacrifice doit s’effectuer après la grande prière dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur et des principes religieux qui régissent l’abattage rituel. Une fois le mouton dépecé, vidé de son sang et découpé, on peut le consommer. Dans le Saint-Coran, la Sourate « Le Pèlerinage », indique : « Mangez-en vous-mêmes et faites-en manger le besogneux misérable », indique-t-il. A ses dires, la tradition veut que l’on garde un tiers du mouton pour soi-même, offre un tiers aux amis et voisins et le dernier tiers en aumône pour les nécessiteux. En effet, celui qui n’a pas les moyens n’est pas obligé d’acheter un mouton. Pendant le reste de la journée, il faut rendre visite à la famille. Il faut être bien habillé pour ce jour spécial. Après ce sermon axé sur le rappel des éléments sur la Tabaski, l’Imam a prié pour la Communauté musulmane, le peuple béninois et le Bénin.
Victorin Fassinou

