Edition 2020 de la fête de vodoun

Les religions traditionnelles du Bénin  à l’honneur ce vendredi

Le peuple béninois va fêter le vendredi 10 janvier 2020, ses divinités ancestrales. C’est la ville de Ouidah qui va accueillir la célébration officielle au plan national.

Victorin Fassinou

Le peuple béninois va célébrer ses divinités ancestrales demain vendredi. Cette fête née en 1994 après la grand-messe des religions traditionnelles à Ouidah aura été rééditée demain. Des manifestations sont prévues sur toute l’étendue du territoire national. L’occasion sera donnée de présenter au public le riche répertoire des divinités. Des prières seront adressées pour le bien de la Nation. Cet événement va également offrir l’occasion de grandes retrouvailles avec la diaspora et le peuple béninois surtout. La cérémonie du lancement officiel des manifestations de l’édition 2020 de la fête des religions endogènes aura lieu à Ouidah. L’occasion sera donnée de présenter au public à travers une caravane, différentes divinités représentées. Les mémoires des grands noms du culte vodoun qui ont marqué le peuple béninois seront aussi saluées. Selon les organisateurs, place sera donnée aux prêtres du Fâ présents de passer à la consultation de l’oracle qui va prédire ce que sera l’année 2020. Cette fête donnera l’occasion d’implorer la clémence des mânes de nos ancêtres sur le pays et de conjuguer le mauvais sort par quelques sacrifices. Le vodoun est une religion originaire de l’ancien royaume du Dahomey (Afrique de l’Ouest). Le vodoun est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et éwé, lors de la création puis l’expansion du royaume Fon d’Abomey aux xviie et xviiie siècles. Le vodoun est le fondement culturel des peuples issus par migrations successives de Tado au Togo et des Adjas (dont les peuples Fon, Goun, Ewé… et dans une certaine mesure Yoruba …). Ces peuples constituent en effet un élément important des populations du sud des Etats du Golfe du Bénin (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria…). Vodoun est l’adaptation par le Fon d’un mot Yoruba signifiant « dieu ». Il désigne donc l’ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Il est l’affirmation d’un monde surnaturel, mais aussi l’ensemble des procédures permettant d’entrer en relation avec celui-ci. Le vodoun correspond au culte yoruba des Orishas. De même il est un culte à l’esprit du monde de l’invisible. À chaque ouverture, le prêtre vodoun demande l’aide de l’esprit de Papa Lègba pour ouvrir les portes des deux mondes. Le vodoun, c’est une culture, un héritage, une philosophie, un artisanat, des danses, un langage, une médecine, une musique, une justice, un pouvoir, une tradition orale et des rites. La religion vodoun a longtemps été réprimée et diabolisée. Les clichés, lieux communs et fantasmes véhiculés par le passé sont encore perceptibles. Ainsi, lorsque l’on dit s’inspirer du vodoun, on retrouve souvent satanisme, cannibalisme, sorcellerie, envoûtements, destructions…L’objet représentant le mieux cette perception du vodoun est la poupée vodoun, instrument magique de torture. Le vodoun est un ensemble de croyances et de rites d’origine africaine, provenant des populations d’Afrique occidentale déportées par les Européens. C’est une religion, d’une richesse rare et méconnue qui propose une harmonie singulière entre l’être et le monde dans lequel il vit. Son influence dans la vie sociale de l’individu, particulièrement dans l’univers paysan, est fondamentale. Le vodoun est une religion ignorée, dénigrée et souvent reléguée au rang d’idolâtrie. L’instauration du 10 janvier, date de la fête du vodoun, au Bénin, à l’initiative du Président Soglo (ancien Chef de l’Etat béninois,) est une sorte de réhabilitation de cette pratique religieuse.

Les préparatifs vont bon train

Les adeptes et les chefs des divinités traditionnelles s’activent pour fêter avec faste le 10 janvier prochain. A l’instar   de Glo,  et de Calavi-centre, les couvents de Hêvié ont mis  déjà les petits plats dans les grands pour que la fête soit à la hauteur des attentes. A  Abomey-Calavi, le couvent de  Djakalokohonto reçoit quelques touches de salubrité.   Comme on peut donc le constater, tout est réuni dans la commune d’Abomey-Calavi pour présager d’un 10 janvier véritablement festif.  La ville de Cotonou ne veut pas rester en marge de la célébration de la fête du vodoun, édition 2020.