Pur produit de l’Isma, Léila Adjé Chabi est une jeune béninoise réalisatrice de cinéma. Son premier film titré « Orisha », a été sélectionné pour être projeté , le samedi 5 décembre 2020, à la cérémonie d’ouverture du Festival Lagunimages 2020, une grand-messe du cinéma qui réunit tous les deux ans, au Bénin et  depuis 20 ans,  les acteurs du cinéma de plusieurs horizons.  Dans cet entretien, Léila Adjé Chabi nous parle de sa production cinématographique,   qui a remporté le prix de la francophonie au festival  Clap Ivoire 2020, les raisons qui l’ont motivé à s’intéresser à un pan de la culture béninoise plus précisément à la   société secrète Oro.  A ses dires,  le court métrage  Orisha, vante  les mérites de la culture béninoise et  le rôle protecteur des forêts que   joue cette société secrète Oro  pour le bien de l’environnement. Après ce film, Léila Adjé Chabi nourrit bien d’autres ambitions dans le domaine cinématographique.  Elle annonce, la réalisation très prochainement,  des  œuvres qui vont susciter les touristes à venir  plus au Bénin.

Parlez-nous de votre projet Orisha ?

Orisha est le premier film que j’ai tourné à l’occasion de ma soutenance de  licence  à l’Isma.  Tout ce qui a rapport avec la culture   et tout ce qui est interdit m’intéressent. J’ai voulu faire une production pour me démarquer de tout ce que tout le monde fait et qui peut être atypique, faire peur  et en même impacter positivement la société. C’est ce qui m’a amené à penser directement à la société secrète Oro très craint au Bénin. Je me suis renseignée  et c’est de là j’ai su que c’était une femme qui était à la base de cette société très crainte que beaucoup de gens ne savaient pas. J’ai voulu faire une production sur Oro. Vu que j’avais peu d’informations  et que c’est une société vraiment cachée à la femme, j’ai décidé de faire un mélange culture et d’environnement. C’est-à-dire, faire le mélange de Oro et les forêts.  Grâce à Oro, il n’y a pas beaucoup de déforestation au Bénin. Lorsque des forêts sont  sacrées ou contrôlées par cette divinité, des humains ont peur de s’en approcher.  Et c’est ce que j’ai voulu montrer à travers ce film.

Votre film a été projeté à la cérémonie d’ouverture de Lagunimages 2020…

C’est un grand plaisir pour moi, de voir mon film en train d’être  projeté sur les écrans géants de Canal Olympia à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de Lagunimages 2020 qui a réuni des acteurs du monde de cinéma de plusieurs pays.  Cela m’a donné l’assurance que le travail fait en amont est un travail  de qualité.  Je suis vraiment fière de moi et fière de mon équipe qui a travaillé sur le projet.

Un premier film déjà apprécié par tout le monde, qu’est-ce que cela vous fait ?

Je vous avoue que les appréciations des acteurs et des amoureux du cinéma présents  me mettent de pressions. Je me dis déjà que la deuxième œuvre doit être plus grande et plus intéressante que la première. Je suis vraiment contente que mon œuvre soit sélectionnée parmi  pleins de films  de bons films programmés pour ce festival.

Après Orisha, quelle sera la suite ?

Il y a un film qui se prépare toujours en écriture avec mon équipe. Il y aura d’autres films qui vont vanter les mérites de notre culture. Des œuvres qui vont susciter les touristes à venir au Bénin. Pour le futur, je pense me spécialiser dans la culture, valoriser notre culture. Lorsqu’on parle  du Bénin à l’extérieur,  les gens pensent directement aux sorciers. Il n’y pas que cela. Il y a de positif dans notre culture que je compte faire montrer à travers mes films.

Réalisé par Victorin Fassinou