Le défilé des membres des institutions de la République et du gouvernement à l’Assemblée Nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances portant budget de l’Etat gestion 2022 a commencé. Du lundi 15 au mardi 16 novembre 2021, plusieurs ministres ont planché devant la commission budgétaire de l’Assemblée Nationale pour défendre leur projet de budget. Il s’agit des ministres Abdoulaye Bio Tchané en charge  du développement et de la coordination de l’action du gouvernement, Adidjath Mathys de la fonction publique et du travail, Romuald Wadagni de l’économie et des finances, Josée Didier Tonato du cadre de vie et du développement durable, Raphaël Akotègnon de la décentralisation et de la gouvernance locale…

Ministère du développement de la coordination de l’action gouvernementale : Un budget amputé de plus de 50%

Trois axes majeurs ont été retenus dans le cadre de l’élaboration du budget 2022 du Ministère du développement et de la coordination de l’action gouvernementale. Il s’agit  de: la consolidation et la pérennisation des acquis du Pag 2016-2021; de l’accélération du développement économique et social du Bénin et du renforcement des fonctions principales du Ministère notamment la prospective, l’évaluation des politiques publiques et la coordination de l’action gouvernementale. Selon le Ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, « La mission du Ministère est d’impulser le développement économique et social, d’évaluer des politiques publiques et de coordonner l’action gouvernementale ». « A ce titre, le Ministère comprend conformément à l’Aof, outre les structures de coordination, deux (2) directions centrales (DPAF et DSI), trois (03) directions générales (Dgpd, Dgeocs et Dgcs-Odd), huit (08) Directions Départementales du Développement(Ddpd) et un (01) organisme sous-tutelle (CePed) », a-t-il ajouté. « Au titre de la gestion 2021, les crédits ouverts, pour l’exécution des trois (03) programmes du Mdc s’élèvent, à 10.838.248.258 de Fcfa répartis comme suit : 5.025.378.000 de Fcfa de dépenses ordinaires et 5.812.870.258 de Fcfa de dépenses en capital dont 100. 000 000 Fcfa sur ressources intérieures et 5.712.870.000 de Fcfa sur ressources extérieures. Au 30 septembre 2021, le Ministère a réalisé globalement un niveau d’exécution physique de65,63% pour un taux d’exécution financière, base engagement de 85,61% et base ordonnancement est de 61,83%.Il se dégage par rapport à la même période en 2020, des améliorations de 12,63 et 35,86 points de pourcentage en termes d’exécution physique et financière (base engagement), Cette performance a été portée par d’importantes réalisations en cohérence avec les priorités du Ministère. Au titre de la gestion 2022, les prévisions de dépenses du Ministère s’établissent à 5.954.438.000 de Fcfa, répartis comme suit : 4.292.438.000 de Fcfa de dépenses ordinaires et 1.662.000.000 FCFA de dépenses en capital soit 28% du budget total. Par rapport à 2021, le budget du Ministère a connu une baisse de 45 % en raison de la diminution des dépenses de fonctionnement de 15% et des dépenses en capital de 71 %.Ceci est lié à l’arrivée à échéance de la majorité des projets du portefeuille (Parasep,Pagipg,Pcm-Bonou) et le transfèrement de certaines structures (INStaD, Ex Insae, Dgfd et Swedd) », a précisé le Ministre Bio Tchané. « L’état récapitulatif des crédits par programme en 2022 constate une hausse de 7% des crédits  du programme 015, une baisse de 35% des crédits du programme 016 par rapport à 2021 et la suppression du programme 017 pour les raisons évoquées plus haut. Le cadre de performance des programmes prévoit au total douze (12) indicateurs de performance, soit sept (07) pour le programme 015 et cinq (05) pour le programme 016. Le portefeuille PIP en 2021 comprend 04 projets dont 03 projets clôturent en 2021. Les dépenses en capital financent les deux projets prioritaires du Ministère notamment le Projet d’Etudes Prospectives et Renforcement du Cadre de Planification (Percp) et le Projet des Moyens de Subsistance Durable (Pmsd).Le Percp est un nouveau projet du Ministère qui permettra de réaliser toutes les études de base, de prospective et d’évaluation du cadre national de la planification, d’organiser les consultations et d’échanges nécessaires à la formulation de la prochaine vision prospective post 2025 ainsi que les actions de mise en place d’un cadre de planification et d’évaluation du développement efficace, cohérent et harmonieux », peut-on retenir par ailleurs des explications apportées par le Ministre qui a dit que ce budget présenté à la Représentation Nationale reflète les ambitions affichées entrant dans le cadre de la nouvelle mission du Ministère en charge du développement.

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Ministre du travail et de la fonction publique : 7,228 milliards de F Cfa à gérer en 2022

Le budget du Ministère du travail et de la fonction publique au titre de l’année 2022 va s’équilibrer en charges et en ressources à un peu plus de 7 milliards de Fcfa. C’est du moins ce qu’a déclaré la Ministre Adidjatou Mathys à la presse avoir planché devant les députés. « Je viens de défendre le projet de budget 2022 du ministère du travail et de la fonction publique qui s’établit à 7 milliards 190 millions Fcfa environ contre 7 milliards 228 millions Fcfa environ en 2021 soit une légère baisse de 0,54%. Le projet comporte en grande partie les dépenses ordinaires et les dépenses en capital. Pour l’année 2022, nous allons poursuivre l’exécution de nos projets notamment le projet de renforcement des capacités du ministère et le projet d’appui à la réforme de l’administration publique et sa modernisation. Mais pour compter de 2022, nous allons ajouter un troisième projet, un vaste projet que nous proposons au Programme d’actions du gouvernement (Pag 2) qui, s’il était retenu, va rationnaliser la gestion des ressources humaines de l’Etat depuis le recrutement jusqu’à la paie. Ce sera un grand projet qui permettra de nous doter de grands outils de travail de dernière génération. Ce que nous faisons jusque là, c’est avec le personnel du ministère et les informaticiens. Nous avons besoin de pérenniser cela dans ce nouveau grand projet qui sera partiellement financé par l’Union Européenne. Au titre de l’année 2022, nous allons donc poursuivre les réformes que nous avons engagées jusque là à savoir : la dématérialisation des procédures notamment en ce qui concerne la gestion des actes de carrière des agents de l’Etat, la dématérialisation du processus de mise à la retraite pour permettre au retraité de bénéficier de sa pension, le premier mois qui suit celui de son admission à la retraite. Le Chef de l’Etat en fait vraiment un point d’honneur et nous travaillons nous-mêmes énormément là-dessus. Il est question de déconcentrer la plateforme de gestion des ressources humaines que nous avons au niveau du ministère. Nous avons déjà déconcentré cette plateforme au niveau de cinq ministères. En 2022, nous allons poursuivre l’installation de ces plateformes au niveau des autres ministères et au niveau des institutions de la République (…) Au niveau des députés, il y a eu plusieurs préoccupations. Il y a d’abord la préoccupation relative à la pyramide actuelle du personnel de la fonction publique. C’est une pyramide inversée où on constate qu’il y a aujourd’hui plus de cadres que de personnel d’exécution et de personnel d’application. J’ai essayé d’expliquer qu’entre autres, c’est surtout les formations tous azimuts qui ne respectent aucune norme qui justifient cet état de choses. Ensuite, ils ont posé le problème des pensions au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) afin que la Cnss suive le rythme de l’administration centrale. J’ai répondu que la Cnss est à pied d’œuvre avec l’informatisation, le projet de mise à jour des dossiers des employeurs et des employés et que d’ici trois mois au maximum, la même tendance va s’observer au niveau de la Cnss. Le problème des aspirants a préoccupé les députés. Il y aura bientôt un bilan au niveau de la gestion des aspirants pour l’améliorer… »

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Ministère du cadre de vie et du développement durable : Un budget en hausse de 68% par rapport à 2021

« Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez comme d’habitude chaque année au secteur du cadre de vie et du développement durable. Pour 2022, nous sommes venus défendre un budget pour lequel nous demandons des ressources d’à peu près 170 milliards de  Fcfa. Je voudrais rappeler qu’entre 2021 et 2022, nous demandons un accroissement qui peut paraître élevé et qui est de l’ordre de 68% puisqu’en 2021, c’était un budget de 101 milliards Fcfa pour intervenir dans les secteurs que vous connaissez très bien. Il s’agit des secteurs environnement et climat avec tout ce qui est eaux, forêts et chasse et le secteur du cadre de vie, développement urbain, habitat et construction. Globalement, nous allons poursuivre la construction de la résilience du Bénin vis-à-vis des effets pervers du changement climatique par des programmes de protection côtière, des programmes de reboisement, des programmes de restauration des forêts classées, des programmes de reboisement intensif allant jusqu’à la gestion des aires protégées (…) Et après, tous les programmes emblématiques que nous avez connus comme le programme d’aménagement de la voirie urbaine dans nos villes, le programme asphaltage, du programme assainissement pluvial qui sera à la fois au niveau de Cotonou et également dans les principales villes secondaires, la poursuite de la construction des infrastructures administratives. Cette année, nous avons lancé la construction de la cité ministérielle et de la cité administrative (…) Cet accroissement de 68% se justifie par le fait que le Programme d’actions du gouvernement (PAG2) est basé sur les études que nous avons conduites dans le PAG 1. La plupart des études sont prêtes et ses projets vont immédiatement démarrer. Nous sommes en capacité technique et humaine de consommer les ressources que nous demandons »

 

 

 

Ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale : Un budget réduit de 6% par rapport à 2021

 

« Le  budget du ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale au titre de l’année 2022, si les honorables députés l’autorisaient, sera de l’ordre de 39,6 milliards Fcfa contre 42 milliards Fcfa pour l’année 2021. Comme vous pouvez le noter, il y a une diminution de 6% environ, mais cette diminution n’est qu’en apparence parce que ce budget ne tient pas compte de la réforme structurelle dans le secteur de la décentralisation très chère au Chef de l’Etat et au gouvernement et qui consacre l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maires, des adjoints aux Maires et tous les acteurs de la gouvernance locale. Cette rémunération additionnelle, si elle ajoutait au projet de budget, on sera même au-delà de 50 milliards Fcfa. Les actions phares à mener par le ministère, c’est surtout les actions éditées dans le cadre de la réforme sur la décentralisation. Nous voulons faire de nos Communes, des espaces de vie agréables à nos populations et dans ce cadre, il faut impulser à la base la bonne gouvernance et il faut que tous les exploits qu’on note actuellement au sommet de l’Etat soient répercutés à la base par la mise à disposition des Communes d’un personnel de qualité payé de manière adéquate pour que les gens s’adonnent avec fierté, avec assiduité et avec efficacité à leurs tâches. Nous pensons que les potentialités de chaque Commune seront vraiment exploitées pour que le développement local dans notre pays prenne vraiment son envol. Les préoccupations des députés étaient multiples et multiformes, mais celle qui est revenue avec insistance concerne la délimitation des Communes, des Arrondissements et les unités administratives (quartiers de villes et villages). J’ai expliqué aux députés qu’actuellement, le ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale est en voie de contractualisation avec l’Institut géographique national (IGN) qui nous aidera à faire les délimitations ensemble avec l’Assemblée nationale puisqu’il y a beaucoup de pétitions sur la table des députés. On mettra tout ça ensemble pour que l’IGN nous aide à tout clarifier. Ça prendra du temps, mais nous sommes à pieds d’œuvre. Nous sommes à la phase pilote avec le département du Borgou pour l’étendre après à tout le pays »

 

26,3 milliards de  Fcfa pour le ministère de l’économie et des finances en 2022

 

Le budget du Ministère de l’économie et des finances pour la gestion de 2022 est de  26,3 milliards de FCFA contre 25,4 milliards de FCFA en 2021, soit un accroissement de 3,8%. A en croire le ministre Romuald Wadagni l’année 2022 au  sera marquée par une série d’actions qui justifient la hausse dudit budget. Il s’agit de la mobilisation de façon stratégique des ressources nécessaires au financement du PAG; de  la surveillance du cadre macroéconomique; de la poursuite de la mise en oeuvre de la gestion budgétaire axée sur les programmes découlant de la loi organique relative aux lois de finances; du renforcement de la surveillance des secteurs de la finance décentralisée et du blanchiment des capitaux; de la poursuite des réformes visant la modernisation et la dématérialisation des procédures en vue de permettre une synergie d’actions au sein des Régies; de la réorganisation de la supervision des établissements publics nationaux, sociétés d’État, sociétés d’économie mixte et autres entités autonomes de l’État en vue de l’assainissement du portefeuille des participations de l’État.

Cinq projets sont retenus dans le portefeuille PIP du MEF au titre de la gestion 2022, pour un total de 6,8 milliards de FCFA. Au nombre de ces projets, il y a le Projet de construction des bâtiments des Régies financières de l’État; le Projet de construction du Bâtiment des archives et du Centre de formation professionnelle de l’admnistration centrale des finances; le Projet d’appui à la Gouvernance économique (PAGE); le Projet d’appui à l’accroissement des recettes intérieures du Bénin (PAARIB); et le Projet d’appui à la Réforme des finances publiques pour l’atteinte des ODD et le Renforcement de la mobilisation des recettes de l’État (ProReFORME).

Réalisation Affissou Anonrin