Dans sa lettre N°037 2021/Cames/Sg/Kp du 28 avril 2021, portant objet « Avant-projet du Guide d’Evaluation des Enseignants-chercheurs et chercheurs 2022-2027 du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur« , le Professeur Bertrand Mbatchi, Secrétaire Général du Cames, a mis à la disposition des enseignants-chercheurs et chercheurs de l’espace Cames, une version provisoire des nouvelles normes qui devront servir de base pour la promotion des enseignants dans l’enseignement supérieur. Ces nouvelles normes permettront de mettre l’Enseignant-chercheur et le chercheur à la hauteur des attentes de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la société dans l’espace Cames. Des témoignages recueillis, ces innovations du Cames coïncident avec la vision du Président Talon.
Pour rester en adéquation avec l’objectif de la promotion des enseignants, qui est de « proposer aux états membres une élite compétitive, capable d’accompagner leur essor socio-économique », le Cames a introduit de nombreuses innovations dans la procédure d’évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs dans l’Espace Cames. Dans la lettre accompagnant le guide, le professeur Mbatchi rappelle que le promu du Cames doit être un « acteur doué d’une ouverture d’esprit et qui sait utiliser les dispositifs matériels et immatériels performants de son époque, pour faire éclore son génie créatif en bonne intelligence avec les autres, afin d’accélérer le recul de l’ignorance et le progrès de la société ». Aboutir à un tel profil exige un système objectif d’évaluation pour promouvoir les candidats les plus méritants. Tout porte à croire que, c’est dans cette perspective que les mises à jour ont été effectuées dans l’ancien dispositif d’évaluation.
La lutte contre le Plagiat : un élément prioritaire du nouveau Guide
Depuis plusieurs années, les experts tiraient la sonnette d’alarme sur le plagiat et le danger qu’il constitue pour l’Enseignement Supérieur. Le phénomène n’a cessé de prendre de l’ampleur, avec le risque de devenir incontrôlable si rien n’est fait pour y remédier. L’Université étant un haut lieu de savoir et de production scientifique, l’originalité dans la rédaction et la publication des documents académiques, scientifiques et techniques doit être de mise. Dans ce nouveau guide, le Cames semble vouloir prendre ses responsabilités, en exigeant dans tous les dossiers une certification de non-plagiat établie par l’institution ou une structure agréée par le Cames. A la page 12 du Guide, il est clairement stipulé que « le plagiat constaté dans tout encadrement ou co-encadrement, direction ou codirection sera fortement sanctionné ». Ainsi, la reprise à son propre compte des idées ou de l’œuvre d’un auteur, la reprise de façon sournoise et illégale de l’œuvre ou des idées d’un auteur, sans le citer, la violation de la propriété intellectuelle d’autrui et la copie frauduleuse d’une œuvre existante en partie ou dans sa totalité afin de se l’approprier sans accord préalable de l’auteur, sont, pour le Cames, des actes répréhensibles. Pour se conformer à cette exigence, et optimiser la recevabilité de leur dossier de candidature, les candidats devront s’assurer que le taux de plagiat ou de similitude est inférieur à 20 %.
Des exigences plus pointues en matière d’encadrement ….
Dans le nouveau guide d’évaluation du Cames, il n’est pas mentionné de changement significatif au niveau de l’ancienneté pour accéder à un grade. Par contre, il faut noter quelques changements pour le nombre de publications exigées. A titre d’exemple, pour accéder au grade de Maître Assistant, le candidat doit avoir publié au moins six (6) articles scientifiques dans des revues différentes, à comité de lecture et/ou à comité scientifique. En plus de cette exigence, les candidats à la fonction de Chargé de recherche devront produire au moins six (6) fiches techniques ou documents de vulgarisation ou de valorisation. Pour accéder au grade de Maître de Conférences et de Professeur titulaire, les candidats devront avoir publié, respectivement 10 et 12 articles scientifiques. Le nombre de mémoires encadrés n’a pas échappé à ce changement. Désormais, le futur maître de Conférences doit avoir encadré au moins 5 mémoires de Master ou Bac+5 alors qu’on exige de 4 directions de thèses de doctorat pour les candidats dont les institutions disposent d’une formation doctorale et pour les candidats dont l’établissement ne disposent pas d’école doctorale et lié par une convention pour l’obtention d’un doctorat, 8 thèses d’exercice pour le Cts de Médecine et la codirection de 8 thèses pour les candidats qui ne disposent pas dans leur établissement d’une école doctorale. Pour les Universitaires qui saluent déjà cette réforme, «Les innovations apportées dans le guide d’évaluation ont le mérite de renforcer l’objectivité dans l’évaluation des candidats afin de promouvoir l’excellence. C’est donc des mesures à encourager et à applaudir pour faire de la Science, un véritable instrument au service du développement en Afrique. Cet engagement du Cames dans la lutte contre le plagiat est une manière pour l’institution de prendre ses responsabilités, et maintenir sa réputation de garante d’un enseignement Supérieur de qualité. Si nous voulons une relève de qualité dans la recherche scientifique, il faudra encourager de telles réformes et en faire un outil de motivation pour optimiser notre productivité scientifique».Des témoignages recueillis au Bénin, ces innovations du Cames coïncident avec la vision du Président Talon.
Victorin FASSINOU