Initiative du Gouvernement de Patrice Talon, le Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) est mis en œuvre depuis 2017 par le Programme alimentaire mondial (Pam).  Dans une émission le jeudi 09 décembre 2021,  sur la télévision nationale, le patron du Pam Guy Mesmin Adoua est revenu sur les éléments du succès de ce programme  des cantines scolaires au Bénin et les défis qui restent à relever pour le bien des Béninois du système éducatif du Bénin. A ses dires, au-delà de nourrir les enfants, le programme des cantines scolaires est une porte d’entrée pour booster l’économie locale. L’engagement du gouvernement est l’une des clés de la réussite du modèle béninois des cantines scolaires.

« A ce jour, ce programme impacte plus de 650,000 enfants dans 3850 écoles primaires publiques dans toutes les communes du pays. Depuis quatre ans déjà, un enfant sur deux dans une école primaire publique reçoit un repas chaud sur place à l’école. Pour en arriver à ce résultat de voir les enfants au repas, c’est tout un travail derrière », a laissé entendre le Représentant Résident du Programme alimentaire mondial (Pam) Guy Mesmin Adoua à l’entame de l’émission. Pour lui, « quand on  parle de la  cantine scolaire, il y a  l’achat des vivres, le transport et le fonctionnement des cantines. Mais à côté de cela, pour rendre le programme durable, l’on a besoin de certains partenariats stratégiques. Il y a la question de l’eau, il y a la question de l’hygiène…Le Pam essaie en tant qu’agence des Nations-Unies, de mobiliser des ressources pour accompagner les énormes ressources que le gouvernement apporte. La particularité du Bénin, c’est que le gouvernement s’est investi. L’engagement du gouvernement est l’une des clés de la réussite du modèle béninois ». Dans ses propos, de l’achat des vivres, à la distribution des repas aux enfants en passant par la distribution des vivres, c’est tout un travail de fourmis  qui se fait par toute une chaine organisée et bien structurée. Une fois devant les Béninois, il a rassuré tout le monde de la qualité des vivres qui entrent en ligne de compte de la cuisson des repas aux enfants. Aussi a-t-il expliqué les raisons pour lesquelles certains produits sont achetés sur le marché international.  A ses dires, avant d’acheter un produit destiné aux cantines scolaires, le Programme alimentaire mondial suit un processus de validation de la qualité du produit auquel le fournisseur se soumet. Des échantillons sont prélevés et analysés au laboratoire pour déterminer si le produit est propre ou impropre à la consommation. « Tant que l’huile locale ne sera pas fortifiée à la vitamine A, le Pam ne pourra pas l’utiliser dans les cantines car  derrière les repas chauds, il y a aussi l’état nutritionnel des enfants  à prendre en compte. Cet exemple permet de comprendre que la question de la qualité des vivres est un élément important au cœur du processus d’achat des vivres. Si un produit ne répond pas aux normes de qualité, il ne sera pas dans les cantines », a-t-il tenté de préciser.  Dans son intervention,  M. Adoua  est revenu sur le rôle prépondérant que joue l’Etat pour la réussite de ce programme,  l’implication des autorités locales, la gestion des vivres dans les écoles, le fonctionnement des  comités locaux. Précisant  l’aspect intégré du programme, il a indiqué que le Bénin met en œuvre un programme de cantines scolaires basé sur la production locale. « Les repas scolaires ne modifient pas les habitudes alimentaires des enfants. A ce jour, le maïs, le niébé, le riz sont des produits achetés auprès des producteurs locaux lorsqu’ils remplissent les conditions d’achat selon les normes de qualité du Pam ».  D’après M. Adoua, au-delà d’acheter des vivres et de nourrir les enfants, le programme des cantines scolaires est une porte d’entrée pour booster l’économie locale. En achetant des tonnes de vivres chaque année auprès des producteurs locaux, c’est de l’argent qui est injecté dans le développement local. A travers l’alimentation scolaire, l’on peut penser à des programmes d’autonomisation des femmes et des jeunes, a dit le Représentant Résident. Les cantines scolaires offrent une opportunité de marché aux communautés. « C’est une opportunité que doivent saisir les jeunes, les femmes dans les secteurs de l’agriculture pour produire des vivres compétitifs qui seront rachetés par le Pam pour les cantines », a laissé entendre le Représentant Résident qui témoigne qu’aujourd’hui, le modèle de cantine scolaire du Bénin inspire d’autres pays.

Junior Fatongninougbo

« Si un produit ne répond pas aux normes de qualité, il ne sera pas dans les cantines ».