Depuis le 1er Septembre 2023, et ce jusqu’au 03 novembre 2023, il est mis en œuvre dans le département des Collines, le projet « Les casseuses de granite ». Une initiative de l’Association Culturelle Arc-en-ciel appuyée financièrement par l’institut Français du Bénin(IFB). Le dimanche 03 septembre 2023, le staff de l’Association était face à la presse. Occasion au cours de laquelle, un coin de voile a été enlevé sur la programmation des différentes activités qui marqueront la mise en œuvre du projet pour le bien des casseuses de granite des Collines.
Outiller les femmes casseuses pour la diversification du rapport au granite ; renforcer l’offre culturelle des populations de Savalou à travers l’implantation d’un cadre d’expression artistique et culturelle et créer des produits culturels et artistiques avec l’implication des habitants (femmes casseuses). Tels sont, entre autres, les objectifs du projet « Les casseuses de granite » porté l’Association Culturelle Arc-en-ciel. Dans son adresse à la presse, le président de l’Association Paterne Tchaou, a indiqué que ce projet explore l’esthétique et la thématique du travail des femmes casseuses de pierres granite. « …Depuis longtemps, nous sommes dans un département des Collines qui a une matière première disponible, c’est-à-dire, la pierre granite mais qui est cassée et concassée par des femmes. Ces pierres sont utilisées dans les matériaux de construction et dans d’autres activités. A travers ce projet nous avons décidé d’explorer ce travail fait par les femmes. Cette exploration se fait sur deux dimensions à savoir l’art visuel et le théâtre », explique M. Tchaou. A ses dires, le rapport de concassage est toujours mécanique alors que ces femmes peuvent dans leur démarche changer de rapport et entrevoient par exemple les objets d’arts. Sur donc, le volet l’art visuel, il y aura une formation de sept (07) jours qui permettra à ces femmes de diversifier leur rapport à la pierre granite. Un atelier qui sera dirigé par un tailleur de pierres qui n’est pas les moindres, Félix Agossa, un artiste plasticien. « Lorsque nous prenons ces femmes, elles vivent ce qu’on appelle « l’enfer sur terre ». Elle concasse les pierres avec des dégâts corporels (yeux crevés, les doigts cabossés). Le deuxième volet du projet est orienté vers la création théâtrale », précise le président Tchaou. A l’entendre, dans le processus de création qui est mis en place, deux metteurs en scène feront une immersion dans les ateliers de concassage. Ils passeront dans ces ateliers pour écouter ces femmes et prendre leurs vécues, leurs histoires au quotidien, les difficultés.. pour en faire une pièce de théâtre dans laquelle, ces femmes vont jouer. « C’est trop facile pour nous de trouver des comédiens pour faire porter ces rôles. Nous avons voulu faire du théâtre pour non acteur, c’est-à-dire des gens qui sont du milieu qui exposent mieux ces réalités. Ceci permettra à ces femmes de guérir de ces maux et de ces difficultés. C’est la dimension thérapeutique que nous voulons pour ce volet. Tout ce qui permettra à ces femmes de passer de bons moments et de se rappeler qu’au-delà des difficultés qu’elles vivent, qu’elles peuvent entrevoir d’autres pistes dans la vie », ajoute M. Tchaou. L’apothéose du projet est la soirée de restitution qui aura lieu le 03 novembre à La Maison Arc-en-ciel (LMA) située dans la commune de Savalou précisément dans l’arrondissement de Logozohè.. Ces femmes seront sur scène pour porter leur rôle, leurs vécues. « L’association est fière d’avoir été sélectionnée au cours de cet appel à projet lancé par l’Institut français en février dernier. Des dispositions sont prises par l’Association pour que la mise en œuvre de ce projet ne souffle d’aucun mal. Chaque phase sera bien assurée», a rassuré M. Tchaou.
V. F

