Le Bénin est un havre de paix depuis des décennies, grâce aux actions des personnalités qui ont, à un moment de l’histoire, marqué les esprits. Il y a trente (30) ans, Monseigneur Isidore de Souza lançait la ‘’Journée nationale de Réconciliation’’  et ceci, du fait de l’amnésie historique collective et du déficit éthique généralisé. Les propos de Mgr Isidore de Souza qui invitaient à la paix, à la réconciliation et l’unité résonnent toujours et chaque Béninois devrait en saisir le sens afin de faire taire les divergences. « J’ai l’audace de nous proposer à tous, chrétiens de toutes dénominations, musulmans, “vodounsi” ou autres, la célébration d’une grande journée de réconciliation », avait-il lancé le 2 février 1991. (Lire ci-dessous propos)

 « Ourdis et insouciants, obstinément obnubilés par nos intérêts personnels, aveuglés par nos ambitions, nous nous évertuons à défaire et lacérer, trame après trame, le splendide tissu multicolore de l’unité, du consensus et de la liberté retrouvée, que son amour a patiemment et douloureusement tissé pour nous en faire le don. J’ai l’audace de nous proposer à tous, chrétiens de toutes dénominations, musulmans, “vodounsi” ou autres, la célébration d’une grande journée de réconciliation.

Nous nous réconcilierons avec Dieu dans le jeûne, la pénitence, l’aumône et la prière en nos différents lieux de culte et selon nos différentes traditions religieuses. Nous demanderons pardon à Dieu du peu de cas que nous faisons de sa sollicitude, et surtout, nous lui demanderons qu’il convertisse chacun de nous et le pays tout entier.

Le Dahomey d’hier ne peut pas vivre : il est condamné à mort pour que de sa mort renaisse le Bénin nouveau… Et comme signe de cette détermination et résolution, nous nous réconcilierons entre nous à la maison et en famille, entre époux, parents et enfants, demi-frères et demi-sœurs, nous nous réconcilierons au bureau, entre collègues, entre cadres et personnel subalterne, nous nous réconcilierons au marché et aussi entre membres d’un même parti si besoin en est etc…

Ce sera une occasion pour tous de se pardonner, d’en finir avec les rancunes, les jalousies, l’esprit de vengeance ou de règlement de compte, pour nous donner la main et bâtir ensemble. (…)

La lumière est communicative. (…) L’amour ne se met pas en conserve, l’amour se donne pour qu’il soit véritablement amour en devenant amitié. Il se répand comme un feu, un feu qui brûle sans se consumer ».

(Mgr I. de Souza, 2 février 1991)