Des jeunes leaders syndicaux, délégués de six (06) centrales syndicales à savoir la Csa-Bénin, la Cosi-Bénin, la Cgtb, l’Unstb, la Cspib et  la Csub,  ont pris part du 28 au 31 juillet 2021 à un atelier de réflexion sur le thème « L’économie béninoise à l’épreuve de la pandémie du coronavirus : quel impact sur l’emploi des jeunes ? ». A Bohicon, cette rencontre a accouché des suggestions et recommandations en faveur de la relance des activités économiques et des mesures à prendre pour la sécurité de l’emploi.

L’appréciation du contexte national de la crise sanitaire du Covid-19 et ses impacts socio-économiques appelle une revue des enjeux sanitaires pour un retour à la vie normale, ont pris part les jeunes leaders syndicaux, délégués de six (06) centrales syndicales à savoir la Csa-Bénin, la Cosi-Bénin, la Cgtb, l’Unstb, la Cspib et  la Csub. En effet, ces jeunes sont partis d’une analyse critique des mesures prises par le gouvernement pour aboutir à l’insuffisance de ces dernières à amortir effectivement le choc économique. De leur constat toutes les parties prenantes ne sont pas mobilisées pour faire face aux défis à relever pour sécuriser l’emploi des jeunes dans le Bénin post Covid-19. Pour eux, les organisations syndicales doivent se positionner et apporter leur contribution dans la perspective de la relance des activités économiques et des mesures à prendre pour la sécurité de l’emploi. Cette rencontre inscrite  dans le cadre de la 4ème édition de l’Académie Syndicale, une école regroupant des jeunes syndicalistes afin de réfléchir sur une thématique d’actualité. Elle  a reçu l’appui technique et financier de la Friedrich Ebert Stiftung (Fes) et  a permis à  ces jeunes leaders syndicaux d’évaluer les impacts socioéconomiques de la crise sanitaire de la pandémie du Covid-19 tout en mettant un accent particulier sur la sécurité de l’emploi. Pour ces jeunes leaders syndicaux, la crise du Covid-19 a révélé de nouvelles méthodes et pratiques de travail qui nécessite un renforcement des capacités au profit des travailleurs et des demandeurs d’emploi pour faire face à ces nouvelles exigences.  Ces nouvelles méthodes et pratiques de travail constituent des enjeux et des défis pour la sécurité du marché béninois de l’emploi. Et  il y a lieu de relever et de dénoncer l’inaction du gouvernement à mettre en place, en partenariat avec les partenaires sociaux, un mécanisme d’analyse et de réponse à ces nouvelles exigences du marché de l’emploi. Ces jeunes leaders syndicaux, estiment qu’il urge d’inviter les autorités compétentes à divers niveaux à prendre les mesures adaptées au contexte actuel du marché international du travail pour sortir les jeunes béninois de la précarité de l’emploi.

Des constats et suggestions…

Lors des travaux, les  jeunes leaders syndicaux ont relevé l’inefficacité des mesures prises par le gouvernement pour amortir le choc socio-économique lié à la pandémie ; la  faible implication des organisations syndicales dans la gestion des mesures d’accompagnement des acteurs sociaux ; la hausse du prix des produits de première nécessité qui a aggravé la vulnérabilité de certaines couches sociales notamment les travailleurs de l’économie informelle ; Aussi ont-ils constaté la  réduction des temps de travail, les abattements de salaire, les chômages techniques et les licenciements massifs ; et la poursuite timide de la campagne de vaccination contre la pandémie du Covid-19. Face à ces constats, nous prenons l’engagement de sensibiliser et de mobiliser les populations autour de nous à aller se faire vacciner pour un retour à la vie normale ;  d’informer et renforcer la capacité des jeunes sur les nouvelles techniques et méthodes de travail via les outils numériques et de proposer une boîte à outils pour la reconversion et la réadaptation des travailleurs pour les aider à faire face aux nouvelles exigences du marché de travail. A l’endroit des responsables syndicaux, ils leur suggèrent de  privilégier l’unité d’actions syndicales pour plus d’impacts…, de  défendre l’emploi des jeunes dans le cadre des négociations gouvernement, centrales et confédérations dans le cadre du dialogue social et de mettre en place un mécanisme de veille stratégique et de suivi de toutes les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la relance des activités économiques.

Des recommandations à l’endroit du gouvernement 

Pour ces leaders syndicaux, le  gouvernement doit passer à la  création d’une commission spéciale multidisciplinaire composée des experts aguerris dans leurs domaines respectifs pour la relance économique et la sécurité de l’emploi dans un Bénin post Covid-19. Il doit œuvrer pour une  implication effective des organisations syndicales dans la prise des décisions. Les jeunes réclament une étude, en partenariat avec les Organisations Syndicales et le Patronat pour identifier les nouvelles opportunités d’emploi et renforcer l’employabilité des jeunes et une  association des communes pour l’opérationnalisation des brigades sanitaires dans le cadre du processus de relance des activités économiques et de retour à la vie normale.

Victorin Fassinou