Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, M. patrice Talon, le jeune leader politique Mensan Sossou s’indigne contre l’état précaire dans lequel végète son arrondissement d’origine, Agamè. Il y fait un plaidoyer et sollicite la clémence du président de la République à avoir un penchant pour sa localité comme il l’a fait pour d’autres arrondissements de Lokossa. (Lire plutôt la lettre ci-dessous).
OBJET: PLAIDOYER AU PROFIT D’AGAMÈ
Excellence monsieur le Président de la République,
C’est en citoyen admiratif et reconnaissant de votre œuvre à la tête de notre pays que je me suis engagé à vous adresser cette correspondance qui, je l’espère, aura la faveur de votre attention. Aussi, je me réjouis des succès et des progrès que vous faites à notre pays qui jadis était en proie à la corruption et à la mal gouvernance.
Excellence monsieur le président, c’est donc heureux et fier que je suis de près, comme les millions d’autres compatriotes, depuis quelques jours votre tournée de reddition de comptes à travers les communes de notre pays, la liesse et la ferveur populaire qu’elle suscite au sein de la communauté nationale. Et le cœur de la Nation toute entière s’ouvre à la joie et à la frénésie, d’abord de vous voir au milieu de votre peuple, exalté et adulé, ensuite de constater avec admiration et fierté tout ce qu’ensemble nous avons réussi à accomplir en si peu de temps afin que ce pays nôtre, qui hier était à genoux, se mette, aujourd’hui, debout. C’est ainsi que j’eus aux yeux des larmes de bonheur en vous voyant fouler le sol du peuple Kotafon auquel j’appartiens. Vous fûtes accueilli avec pompe et faste à Lokossa, Cité de l’Espérance. L’amour et l’engouement qui vous ont été manifestés et témoignés, monsieur le président étaient vrais et sincères, croyez-moi.
Cependant, Excellence monsieur le président, derrière cette réalité faste et solennelle d’une population joyeuse de vous recevoir, parce que touchant des yeux votre œuvre immense à son profit, comme les pavés de Houin, le goudron à Wèdèmè, l’asphaltage et l’extension du réseau électrique à Lokossa, se cache une réalité triste et sinistre que vous cachent les cadres et les élus. Cette réalité, douloureuse, est celle de l’arrondissement d’Agamè abandonné dans une léthargie déconcertante. Pourtant, excellente monsieur le Président de la République, Agamè fait parti des cinq arrondissements que compte la commune de Lokossa, et de tous le plus riche en terme de richesse où puise la commune l’essentiel de ses ressources mais le plus pauvre du point du point de vu d’infrastructures sociocommunautaire. Monsieur le président, Agamè manque de tout. Il n’a ni eau, ni électrique, pas de voies.
En citoyen du Bénin mais natif d’Agamè, à travers cette lettre ouverte, monsieur le président, je veux établir entre vous, l’élu de la Nation et cette communauté une communication directe qui vous sort des fiches et des rapports trompeurs que vous font des cadres et élus peu sincères qui sont embués dans les intrigues politiques plutôt que de remonter et de s’occuper des préoccupations sociales et cruciales de nos concitoyens à la base.
Excellence monsieur le président, la vérité, c’est que vos compatriotes d’Agamè ont le sentiment que la République, notre République pourtant aimant tous ses enfants, leur a tourné le dos. Ils ont le sentiment que leur terre, poumon économique de la commune de Lokossa, est exploitée, sucée, vidée de sa substance sans qu’en retour les populations ne tirent nul avantage en terme d’amélioration de leur cadre de vie et de biens sociaux. La vérité monsieur le président, c’est qu’Agamè détient presque toutes les richesses de la commune: les palmeraies (CAR Agamè), les carrières de graviers, les carrières de calcaire, sont toutes sur la terre d’Agamè. Et malgré que la mairie perçoit des taxes et redevances sur ses ressources, aucune politique de désenclavement et de viabilisation n’est mise en place à son profit. C’est à croire que l’arrondissement d’Agamè est victime d’un complot de la part des conseils communaux et des maires successifs à la tête de cette municipalité.
Excellence monsieur le président de la République, c’est cette vérité qu’on vous cache que je viens ici vous révéler en citoyen soucieux de votre juste gloire.