D’ici décembre 2021, certaines des œuvres emportées en France pendant la période coloniale seront retournées au Bénin. Le gouvernement s’active pour accueillir et mieux conserver ces trésors culturels. Mais la plupart des Béninois se demandent ‘’est-ce qu’on aura les œuvres authentiques, originales’’ ? En fin de semaine écoulée, le Porte- parole du gouvernement M. Wilfried Léandre Houngbédji a rassuré les hommes des médias.
Joseph-Martin Hounkpè
« …Avec Patrice Talon, soyez rassurés qu’on ne nous donnera pas n’importe quoi », a assuré le Secrétaire général adjoint du gouvernement et Porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji. En effet, d’importantes démarches sont déjà en cours pour une bonne réorganisation du secteur et la réception des œuvres. « On a un projet de loi qui doit aller à l’Assemblée qui organise ça. On l’a étudiée, je crois que les prochaines semaines ça devrait être transmis à l’Assemble nationale pour légiférer vraiment sur le secteur ; actualiser nos textes. On a des textes qui sont un peu âgés qui ne prennent pas en compte toutes les dimensions modernes de ce secteur », a-t-il expliqué. Dans le même schéma, le gouvernement a pensé à faire une coopération muséale qui ira, soit sur la copie des œuvres soit une itinérance, leur déplacement itinérant pour les exposer. « Il y a plein de mécanismes aujourd’hui qui permettent de mutualiser pour que toutes les parties trouvent leur compte. C’est sûr que si vous étiez à la place de la France, vous n’accepteriez pas retourner les œuvres, en tout cas, pas aussi facilement », a-t-il souligné. Il faut préciser que le Bénin a plus de 10 mille œuvres qui ne sont pas seulement aux mains des structures publiques françaises, mais même des collections privées. « Ce que nos ancêtres ont fait avec leur génie, que nous puissions dire que cette œuvre a 300, 700 ans. Les gens trouvent très heureux. Pendant ce temps vous imaginez ce que d’autres perdraient de ça », s’est indigné le Secrétaire général adjoint du gouvernement.
Le Bénin dans une démarche de négociation
Depuis le début, le Bénin n’a exercé ni de force, ni de menace pour réclamer les œuvres issues de son patrimoine culturel. Ce faisant, le gouvernement du Bénin voudrait suivre la tendance actuelle du monde. « On est obligé de voir la dynamique actuelle du monde et dire comment on fait pour que cela puisse profiter à l’humanité. C’est pour cela que le Bénin a dit dès le départ que nous ne sommes pas dans une démarche revendicative ? Nous allons négocier, faire de la diplomatie et s’il faut hausser le ton nous allons le faire. Parce que nous aurons de bonnes raisons. Mais nous veillerons toujours à préserver les intérêts de notre pays », a-t-il expliqué. Tout compte fait, il y a toujours une assurance que les œuvres des ancêtres fouleront le sol béninois. Les autorités veilleront à ce que tout ce qu’il faut récupérer de façon plénière ou prendre dans le cadre de la coopération pour le déplacement des œuvres, soit réellement effectif. « Et le plus important que nous mettions en place les infrastructures pour que ces œuvres, une fois ici, soient conservées dans de bonne position », a conclu Wilfried Léandre Houngbédji.