« Rôle et responsabilités des conseillers techniques et chargés de mission du Président de l’Assemblée Nationale dans l’administration parlementaire ». C’est le thème du séminaire de renforcement de capacités qui se tient depuis ce matin à l’hôtel Céline de Kétou. Organisé par l’Institut parlementaire du Benin sur financement de l’Assemblée Nationale, ledit séminaire a été ouvert par le Président Louis G. Vlavonou.

Au total, cinq communications seront présentées au cours de ce séminaire qui prend fin demain vendredi 19 juin 2020. La première communication  animée par Isaac Fayomi, Ancien Directeur des Services Législatifs de l’administration parlementaire et actuellement Directeur Adjoint de Cabinet du Président de l’Assemblée nationale, porte sur le thème: « Organisation, fonctionnement et mission du Parlement». La deuxième communication dont le thème est celui du séminaire, sera animée par le Professeur Joël Adeloui. M. Placide Codjo est invité à faire aux participants pour le compte de la troisième communication, le rappel de quelques règles de rédaction et de déontologie administrative. Ensuite le Professeur Jean Claude Hounmènou partagera avec les Conseillers Techniques et les Chargés de Mission du Président de l’Assemblée nationale, les outils ou les techniques de la communication persuasive. Enfin, les participants auront droit à une Etude synoptique du budget général de l’Etat. Cette dernière communication sera présentée par monsieur Hossou Célestin. Pour M. Fataou Djima, Directeur de l’Ipab ce séminaire est la suite d’une série d’activités et s’inscrit dans la dynamique des réformes engagées par le Président Louis G. Vlavonou qui a fait l’option d’une transformation qualitative de l’Assemblée Nationale. Il vise essentiellement  à renforcer les capacités des éminents cadres du Cabinet du Président de l’Assemblée Nationale sur leurs rôles et responsabilités. Plus spécifiquement, a poursuivi Fataou Djima, les deux jours d’activités de formation, devront permettre, d’une part, d’outiller les Conseillers techniques et les Chargés de mission sur les différents aspects de leurs missions, et d’autre part, d’appréhender dans les détails les rôles et responsabilités qui sont les leurs au sein de l’administration parlementaire, mais aussi maîtriser les organes politiques et administratifs ainsi que le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.  Pour le Président Louis G. Vlavonou, ce séminaire tout comme ceux qui l’ont précédé est une initiative qui cadre avec sa vision de porter le parlement béninois au rang des parlements les plus modernes.  En rappelant l’importance que revêt à ses yeux le présent séminaire,  le Président Vlavonou a également insisté sur ses attentes les plus précieuses au sortir de ces assises. A cet effet,  il a dit  pouvoir compter sur les participants  pour disposer dans un bref délai, des outils nécessaires et indispensables pour l’accomplissement efficace des missions respectives à eux assignées. Il s’agira donc après ce séminaire, de disposer des outils nécessaires pour élaborer les cahiers de charges des Chargés de Mission et des Conseillers Techniques, a-t-il dit.

  Des CT et des CM de type nouveau

Dans une approche pédagogique qui lui est propre, le Président Louis G. Vlavonou a levé un coin de voile sur le type de Cm et de Ct qu’il entend avoir pour la modernisation du Parlement béninois. A en croire ses propos, le Conseiller Technique (Ct) est un expert dans un domaine de compétence comme l’environnement, les finances, l’économie, le budget, l’agriculture etc… Il est le «conseiller particulier» du Président. Il appose son visa sur tout dossier présenté à la décision du Président  dans son secteur de compétence. Lorsque le dossier est complexe ou détaillé, il élabore une synthèse, à laquelle il joint ses propres conclusions. Le Président dispose ainsi d’un second avis, ou d’une confirmation de l’avis des services, émanant d’un collaborateur qui partage ses vues politiques et connaît ses objectifs. Le conseiller technique intervient de la même manière dans la rédaction des discours et courriers techniques. Dans certains cas, le Président peut confier au conseiller technique une mission de réflexion en vue de proposer, voire de mettre en œuvre des projets innovants. Il peut également le mandater pour conduire, par exemple, un audit de l’organisation des services ou d’une prestation à la population et émettre, là encore, des propositions. Autrement dit, le conseiller technique, dans son domaine  de  compétence, est  chargé: de faire des analyses prospectives susceptibles d’alimenter la vision et l’orientation politique; d’apporter sa contribution à la mission d’orientation, de gouvernance et de leadership du cabinet ; d’assurer la veille stratégique notamment par la collecte, le traitement et la diffusion des informations politiques, scientifiques et la valorisation des bonnes pratiques permettant de maintenir le Président, son cabinet et l’Assemblée nationale à un niveau d’information et de connaissance compatible avec les exigences de l’ère des technologies de l’information, de la communication et de la globalisation ; de centraliser, au sein d’une base de données, toutes les informations susceptibles de favoriser le suivi par le cabinet des secteurs et des structures de son champ de compétence afin d’assurer la performance globale de l’Administration parlementaire ;d’animer des séances et des ateliers de réflexion/créativité/capitalisation et de formation au sein du cabinet et de l’Administration parlementaire; d’émettre des avis sur les dossiers qui lui sont affectés par le Président de l’Assemblée nationale ou par le directeur de cabinet. A  la différence du conseiller technique, le chargé de mission (CM), selon le Président Vlavonou, intervient directement dans la mise en œuvre du projet qui lui est confié. Ce peut être, par exemple, la conduite d’un projet de coopération ou d’intervention auprès des Présidents des autres Institutions, des Ministères ou auprès des Organismes de la Société Civile. Il assure donc le développement de projets transversaux sans avoir pour autant autorité sur les services. La durée de son contrat est souvent liée à la durée du projet. Il s’identifie donc aux projets qu’il conduit depuis la phase de diagnostic, jusqu’à la mise en œuvre en passant par la formulation de propositions. Il peut aussi effectuer une mission de lobbying auprès des pouvoirs publics pour obtenir les autorisations ou les financements adéquats. Il veille également à la communication autour du projet et à la bonne information des administrés. Il assure, pour ce faire, au sein du Cabinet, les réponses aux courriers relatifs à son champ d’intervention. Ce champ d’intervention étant vaste, il est souvent utilisé pour des missions délicates entre autres : les négociations entre les différents groupes parlementaires à l’Assemblée nationale aux fins d’obtenir un consensus autour d’un projet de texte en discussion ; le déblocage de certains dossiers au niveau des ministères sectoriels à la présidence de la République ainsi que les Institutions de l’Etat ; des missions auprès des Présidents d’Assemblée nationale des pays frères et amis ; des missions auprès des Présidents de parlements régionaux ou d’organisations interparlementaires ; des négociations auprès des Autorités confessionnelles ou Responsables des cultes endogènes ou têtes couronnées ; des négociations de paix lorsque l’ordre est troublé dans une région du territoire national ou ailleurs dans un autre pays ; etc…

  Rompre avec la navigation à vue 

Conformément à l’article 134 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le Président Louis G. Vlavonou a nommé plusieurs personnalités au poste de Conseillers techniques et Chargé de mission pour l’appuyer techniquement dans l’accomplissement de sa mission. Mais il noté avec regret que ces fonctions prévues pourtant depuis lors par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale issu de la résolution en date du 06 juin 1995 sont dépourvues de contenus clairement élaborés et structurés en fonction des besoins de service notés au fil des années. Pas de fiche de poste, encore moins de cahier de charges ou de feuille de route indiquant clairement les missions et les objectifs assignés à ces collaborateurs dont le rôle reste pourtant déterminant dans la réussite du mandat du président de l’Assemblée nationale. Lesdites nominations étant intervenues dans un contexte de réformes profondes au sein de notre parlement, le Président Vlavonou a donc jugé nécessaire et utile d’autoriser l’organisation du présent séminaire destiné à renforcer non seulement les capacités des chargés de missions et conseillers techniques du président de l’Assemblée nationale mais aussi et surtout leur éviter une navigation à vue. C’est tout le sens qu’il convient donc de donner à ce séminaire dont les résultats permettront de rendre encore plus moderne et performant le Parlement béninois.

 

El-Hadj Affissou Anonrin