Ce n’est plus une rumeur. Tous les agents de  la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Sonacop) sont licenciés par l’Administrateur provisoire qui a pris service le 02 décembre 2020.  Cette triste nouvelle a été confirmée hier mardi 7 juillet 2020 par le Syndicat national des travailleurs de la Sonacop (Syntra-Sonacop). A la faveur d’une conférence de presse, tenue à la Bourse du travail à Cotonou,  la Secrétaire générale du Syntra-Sonacop, Mireille Elvire Hounségbé  est revenue  sur le déroulement  des différents  évènements qui ont succédé depuis la  décision de la restructuration de la Sonacop par le Président de la République. Occasion pour elle, de faire savoir le cri de cœur des travailleurs au ministre de l’Economie et des finances et au  Chef de l’Etat, Patrice Talon.

« Libérez les  droits des agents de  la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Sonacop) selon notre convention collective »,  a plusieurs fois martelé hier la  Secrétaire générale du Syntra-Sonacop, Mireille Elvire Hounségbé  lors de la conférence de presse donnée par le syndicat suite à la décision faisant notification de la rupture de leur contrat par l’administrateur provisoire.  Cette nouvelle est tombée sur le personnel, tel un coup de massue, s’est plaint la Sg Hounségbé qui devant la presse  s’est donné le devoir de faire un rappel du déroulé des différents évènements qui se sont succédés depuis la  décision de la restructuration de la Sonacop par le Président de la République. «Dès sa prise de service le 02 décembre 2019, au cours d’une Assemblée Générale avec tout le Personnel, l’Administrateur Provisoire nous a fait part du contenu de sa feuille de route qui se présente en deux volets à savoir: Continuer l’exploitation,  Elaborer un plan de Restructuration qui sera exécuté après sa mission par une autre personne.Il n’a pas manqué de nous dire que sa mission s’étend sur 6 mois et qu’à la fin du mois de juin il déposera son rapport, qui sera apprécié par le Chef de l’Etat qui désignera un exécutant de ce plan.Dans la même optique, il nous a fait savoir qu’il va travailler au cours de sa mission avec quatre experts », a  raconté  la Sg  qui déplore que les travailleurs ont été dupés sur toute la ligne avec la violation des termes de références des experts métiers et Ressources Humaines. La restructuration de la  société tant annoncée est subitement passée de la refonte, du dégraissage et du licenciement collectif. Toutes les recommandations et les observations sur lesquelles, les deux parties s’accordaient parfois, n’ont jamais été respectées. Pour le personnel, si l’autorité décide toujours malgré toutes ces propositions de licencier le personnel avant la création de la nouvelle structure, qu’elle tienne compte de l’article 50 du Code de travail en priorisant le personnel licencié dans la nouvelle structure.Des propositions ont été faites pour le calcul des droits légaux et des droits acquis au personnel en activité, au personnel retraité et au personnel décédé selon notre convention collective cosignée par le Ministre du Travail, le Directeur du travail et les partenaires sociaux qui jusque-là n’ont pas été dénoncés. A l’entendre, la Sg Hounségbé, les droits de tous les agents licenciés des autres structures ont été calculés sur la base de leur convention collective.  Contre toute attente, l’Administrateur Provisoire, lors d’une réunion, le mardi 30 juin 2020 , a annoncé qu’il a reçu l’ordre de l’autorité pour rompre le contrat de tout le personnel à partir de ce jour; payer les droits légaux selon le code du travail; donner 3 mois d’accompagnement et une  cinquantaine du personnel sera retenue pour assurer la continuité de l’exploitation du dépôt jusqu’à la création de la nouvelle structure sous un autre contrat.

« Plus que Covid-19 … »

« Le licenciement collectif de la Sonacop est une autre pandémie au Bénin estime Mme Hounségbé qui demande au  Ministre des finances de faire fléchir son cœur, pour que  le personnel de la Sonacop soit traité humainement comme les agents des autres structures dont les agents ont été licenciés. « Monsieur le ministre des finances, donnez-nous ce qui est digne et juste car licencier un personnel, c’est le crucifier, le tuer progressivement. Perdre son emploi, c’est perdre sa dignité.Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Père de la Nation Béninoise; C’est encore un cri de cœur devant vous.Au nom du personnel licencié et en mon nom propre, je fléchis les genoux de mon cœur.Point n’est besoin aujourd’hui de vous redire que la Sonacop est un joyau de l’Etat, une Société stratégique qui n’a été victime que de la mauvaise gestion, de la mauvaise gouvernance des dirigeants que vous avez envoyés.», a laissé entendre la Sg au nom du personnel qui a accepté les réformes de la Sonacop sans aucune objection. Ces agents sont tous conscients que sans réformes, pas de développement, pas de prospérité. Mais ils demandent simplement leurs droits légaux soient payés selon leur convention collective, qu’on les accompagne avec des mesures sociales et qu’ils soient recrutés dans la nouvelle structure selon l’article 50 du code de travail. En résumé que le Pv des négociations avec son tableau N°3 soit validé. Ces agents licenciés ont le soutien de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin). Raison pour laquelle, la conférence de presse a été rehaussée par la présence de son Secrétaire général Anselme Amoussou qui était pour la circonstance assisté de ses collègues secrétaires généraux syndicaux. A l’instar du Sg Moudassirou Bachabi de la Cgtb et de Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, le Sg Amoussou, a déploré et condamné ce licenciement collectif des agents de la Sonacop.  Il a par la suite invité les différentes autorités en charge de ce dossier, au respect de la parole donnée, en écoutant le cri de cœur de ces travailleurs.

Victorin Fassinou