Depuis le dimanche 12 septembre 2021, il est ouvert à Hambourg dans l’espace M. Bassy, l’exposition « Talking Mirrors » ou « Les miroirs qui parlent ». Organisée par l’Association Kulturforum Süd-Nord en collaboration avec M.Bassy, cette exposition collective prévue pour prendre fin le dimanche 10 octobre 2021 est soutenue par Behörde für Kultur und Medien Hamburg (le ministère de la culture) et Ifa Institut (Ministère des affaires étrangères/culture). Elle connaît la participation de quatre artistes béninois de plusieurs générations à savoir Georges Adéagbo, Eliane Aïsso, Ishola Akpo et Thierry Oussou.
« Talking Mirrors » ou « Les miroirs qui parlent ». Tel est le thème de l’exposition collective de Kulturforum Süd-Nord et de M.Bassy à laquelle participent quatre artistes béninois : Georges Adéagbo, Eliane Aïsso, Ishola Akpo et Thierry Oussou à l’espace M. Bassy à Hambourg. En effet, Kulturforum Sud-Nord suit depuis plus de dix ans le développement des artistes béninois de différentes générations, de formations et de stratégies distinctes et leurs interactions au Bénin et à l’étranger. « Les miroirs ont un rôle passif en montrant ce qui se trouve devant eux, sans altération. Un miroir qui parle se révolte contre ce rôle, et brise le tabou d’être un miroir passif. Un miroir qui parle remet en question, contrôle la production des connaissances et l’information et la diffusion de l’information », explique le commissaire de l’exposition, Stephan Köhler de l’Association Kulturforum Süd-Nord. Le parcours d’Adeagbo est l’incarnation de la métaphore Talking Mirrors , puisqu’il a développé sa pratique au cours de vingt années d’isolement dans la cour de sa propriété familiale. Ne se considérant pas comme un artiste, il a réalisé des assemblages avec ses écrits et des objets trouvés dans les rues pour discuter de la question de savoir si et comment ‘’nous’’, les humains, pouvons choisir entre déférentes options pour mener nos vies. En raison de son activité « non productive » il a été marginalisé par sa famille et ses voisins, et considéré comme fou, jusqu’à ce qu’il soit découvert en 1994 par un conservateur itinérant et invité à ses premières expositions. « Avec son esprit de résilience et de persévérance, nous avons invité Eliane Aïsso, Ishola Akpo et Thierry Oussou à contribuer à ses œuvres qui mettent en lumière des sujets qui sont conventionnellement enfermés dans l’ombre. », précise M. Köhler. Chaque artiste à travers l’exposition donne de la valeur à ce qui est considéré comme non pertinent ou considéré comme n’étant plus utile et donne une voix à ceux qui sont habituellement condamnés à se taire ou contraints à des rôles qu’ils n’ont pas choisis. Dans « Talking Mirrors » ou « Les miroirs qui parlent », les quatre artistes ont un seul but. Il s’agit de renverser leur pratique artistique la manière normative, de regarder et d’être regardé. « Seule la complexité des perspectives, la confrontation de points de vue familiers et autres peuvent générer de nouvelles formes d’interconnexion et permettre le changement social et l’unité collective. ». S’inscrivant dans cette logique, « Talking Mirrors » à M. Bassy est enrichie par trois autres projets artistiques divergents du Bénin, pays d’origine d’Adéagbo, pour entamer un dialogue sur la visibilité et l’invisibilité de la réalité (post) coloniale dans l’espace public urbain. Ainsi, l’installation faite dans la salle principale de M. Bassy est rejointe par des œuvres photos et vidéos des artistes et films contemporains des réalisateurs de films Eliane Aïsso, Ishola Akpo et Thierry Oussou. Dans cette exposition, tous les artistes abordent des thèmes qui sont étouffés, cachés, car ils ne sont pas confortables ou disent le contraire de ceux qui étaient au pouvoir, mais sans faire de polémique. Ils impressionnent les visiteurs de l’exposition de par la qualité et l’originalité de leurs différentes œuvres.
Victorin Fassinou