La Cour Suprême a entamé dans le cadre de son 6ème exercice, une tournée d’inspection dans les juridictions et des visites de travail dans les centres de détention et de garde-à-vue des départements du Littoral et de l’Atlantique. Le lundi, 14 décembre 2020 le président de la haute juridiction béninoise et sa délégation ont eu une journée chargée avec des séances de travail, d’inspection et de conseil. Pour Ousmane Batoko, il faudrait que le citoyen lambda jouisse de la place et du rôle de la justice.
Joseph-Martin Hounkpè
Le président de la Cour suprême et sa délégation, ont consacré toute la journée du lundi à la visite des différentes juridictions, les maisons d’arrêt et de détention dans le département du Littoral. En effet, après les visites de courtoisie au préfet du Littoral et au maire de la commune de Cotonou, la délégation s’est dirigée vers le Commissariat central de Cotonou pour une séance de travail. A ce point, des registres ont été consultés et des observations précises ont été faites. Le président Ousmane Batoko est également allé voir les prisonniers de la prison civile de Cotonou. Une séance d’échange est tenue avec eux. «Nous sommes là pour voir comment vous fonctionnez. Après vous allez nous dire les difficultés auxquelles vous êtes confrontés», a dit Ousmane Batoko pour justifier le sens de la visite.Il faut noter qu’à la prison civile de Cotonou, on compte 27 policiers, 5 personnels civils qui assurent la surveillance et la bonne marche de la maison. « On assure la présence constante auprès des détenus. Les détenus ont droit à deux rations de qualité en quantité par jour», a dit le régisseur. Parlant du nombre des prisonniers, il est enregistré 1528 détenus dont 84 femmes, 2 femmes mineures et 35 hommes mineurs. 455 condamnés au total. Le président de la Cour Suprême a déploré cette surpopulation de la maison carcérale. « Ce sont des chiffres inquiétants», a dit Ousmane Batoko.
«Ce que nous voudrions c’est que personne n’ait plus peur dans nos commissariats au Bénin»
La délégation de la Cour Suprême a eu une séance de travail avec les Officiers de police judiciaire (Opj). A cette rencontre, le président Batoko a fait une certaine mise au point. «Nous nous sommes rendus compte de ce que il eut fallu d’aller dans les arrondissements pour être en contact direct avec les Opj en action; à travers les registres, la manière dont ils font les garde-à-vue et aussi les transfèrements», a-t-il fait comprendre. Il a renchéri : «Nous le faisons parce que la loi nous donne l’attribution, l’autorisation ; nous en avons besoin pour que la démocratie se vive dans notre pays, mais que ça soit du vécu quotidien pour qu’on soit en accord avec les textes. A la Cour suprême, nous sommes convaincus nous-mêmes de la place et le rôle de la justice dans l’édification d’un Etat de droit. Et place et rôle sont capitaux et centraux». A l’en croire, cela permettra pour que ça ne soit plus des paroles des politiciens, mais que ce soit du vécu et du vécu quotidien du justiciable, du citoyen lambda. Et pour ce que ça soit ainsi, on a besoin de ce que nous faisons nous-mêmes pour être en accord et en harmonie et en accord avec ce que les textes attendent de tous. «Ce que nous voudrions c’est que personne n’ait plus peur dans nos commissariats au Bénin.Je reconnais que ce que vous faites n’est pas facile mais c’est la mission que l’Etat vous recommande.», a déclaré le président de la Cour Suprême du Bénin. Il les a invités au respect de la loi. Après cette étape, la délégation conduite par le président Batoko s’est rendue au Tribunal de première instance, de première classe de Cotonou et la Haute Cour de justice. Précisons que c’est le 6ème exercice que fait la Cour Suprême qui se poursuit dans le département de l’Atlantique.