Afiavi Léa Attidoko est communicatrice de profession depuis 2004. Une fonction qu’elle cumule depuis neuf ans suite à la mort de son père avec la pharmacopée; un domaine carrément réservé aux hommes et surtout aux personnes âgées. Avec son parcours atypique hors du commun, elle nous pousse à toujours donner le meilleur de nous-mêmes pour être un jour femme leader.

Originaire de Covè dans le grand plateau d’Agonlin, Léa Afiavi Attidoko est une femme dont le parcours impressionne, inspire et donne envie de se dépasser pour suivre le même chemin. De par sa capacité à côtoyer deux mondes qui parfois se contredisent sans en être affectée, elle nous insuffle de nouvelles envies pour faire avancer les choses et palier aux différentes inégalités qui entravent le monde. Et ce, en décidant de se lancer dans un domaine où l’on retrouve très peu de jeunes femmes: la pharmacopée. En effet, toujours intéressée par la santé et le bien-être de son entourage depuis sa tendre enfance, elle a fait deux ans après son bepc dans une école d’infirmerie avant d’abandonner et de retourner sur les bancs pour obtenir son bac. Diplômée de l’Université avec des études de communication en linguistique; elle est appelée à être soit journaliste, soit communicatrice. Deux domaines dans lesquels elle a exercé et qu’elle continue encore occasionnellement tout en revenant à son ambition de départ. Ainsi, en dehors de la vie professionnelle à laquelle elle est conviée, sa volonté d’aider pleinement les gens à se soigner par les plantes prit le dessus. « Les raisons principales qui m’ont poussé à faire ce choix c’est la générosité, le plaisir de voir les gens en bonne santé et heureux. Je trouve beaucoup de plaisir à jouer à la magicienne qui fait des potions qui agissent sur les gens en bien. Tout cela me remplit de joie et j’ai une très bonne raison de me lever le matin. » raconte Léa Attidoko

Si donc, le destin ne s’est pas accompli dans la médecine moderne avec les deux ans à l’école d’infirmerie, il prit enfin corps dans celle traditionnelle; ceci avec la pharmacopée. Un secteur auquel se consacrent pour la plupart du temps des hommes. Et si l’audace et la confiance en soi ne sont vraiment pas innées, Afiavi Attidoko réussit malgré tout à croire en elle et en son destin, en poursuivant les études d’abord puis une carrière de communicatrice et enfin en lançant son entreprise « Fée d’herbes »; une boutique de pharmacopée en ligne spécialisée dans la réalisation et la vente des tisanes naturelles contre les maux de tous les jours.

      Le partage de l’héritage

Après avoir passé dix ans à travailler en tant que communicatrice dans beaucoup de mairies, à rédiger des livres dont « Une cargaison d’enfants en librairie »; Léa Afiavi Attidoko, la quarantaine, retourne à sa source et, par ricochet, dans un domaine où seules les personnes du troisième âge exercent. Un départ auquel il fallait s’y attendre.

Pour avoir été la plus proche dans son enfance de son papa alors physiothérapeute et pour l’avoir toujours assisté à concocter des tisanes pour ses malades, la petite Afiavi d’alors réussit à faire sien ce monde dans lequel le pouvoir des plantes se manifeste à travers la guérison des maladies. Elle tient donc de son père cet héritage laissé depuis 2012 et assure inlassablement la relève.

« Depuis mon enfance, j’aidais mon père à faire les remèdes, mais j’ai pris vraiment la relève à la mort de mon père en 2012 quand les gens continuaient à venir demander des tisanes pour soulager les petits maux de tous les jours », confie-t-elle. Neuf ans sont déjà passés et Léa Afiavi Attidoko continue de redonner le sourire à ses potentiels consommateurs  répandus dans tout le Bénin et même au-delà des frontières. Ses remèdes, loin d’être un « gris-gris » sont par contre de simples tisanes efficaces faites à base des plantes naturelles de nos forêts dont seuls les initiés connaissent les vertus. Avec tous les services rendus grâce à sa générosité, son altruisme et les nombreux cas de guérisons observés grâce à ses remèdes, celle qui aime jouer à la magicienne des potions n’a nul regret et n’a qu’un seul désir: « je n’ai pas de regret au contraire, je  crois que mon père est très fier de moi et je ne souhaite que cela » affirme-t-elle. Pour honorer la mémoire de son défunt père et lui rendre un hommage digne du nom en tant que physiothérapeute, Léa Afiavi Attidoko a créé  une page facebook intitulée « recettes de mon père ». Une page consacrée à la publication des recettes que le  Coffi Emile Attidoko a réalisé avant sa mort et que sa fille Léa Attidoko continue de perpétuer. « La générosité de mon père m’autorise à publier ses recettes santé des plantes de chez nous. Il serait d’accord et approuverait mon initiative », lisons nous à l’accueil de cette page facebook créée et animée par Léa Afiavi Attidoko.

Léa Afiavi Attidoko face aux obligations familiales

Mariée et mère d’une fille, madame Zongo n’éprouve aucune difficulté à concilier ses différentes vies d’épouse, mère et de femme qui réalise les tisanes. Et cela ne pouvait pas en être autrement puisque la jeune dame, depuis son salon, réalise toutes sortes de commandes de tisanes et confie donc la livraison à sa meilleure collaboratrice Tatiana Dagnon, toujours apte à l’aider. Ainsi elle a toute la journée pour travailler même étant à la maison et se consacrer le soir à sa famille. Un privilège dont elle est fière. « C’est bizarre mais pour moi c’est très facile de concilier mes différentes vies car je  travaille à la maison. Mon bureau est dans mon salon donc je suis toujours disponible pour mon mari et ma fille. Je suis souvent seule à la maison alors je profite pour beaucoup travailler. Lâche Léa Afiavi Attidoko d’un air souriant.

Par ailleurs, la jeune « magicienne des potions » se réjouit des revenus de son activité, lesquels revenus lui permettent de tenir le coup et de vivre selon ses aspirations. Mais le plus important pour elle se trouve dans la satisfaction qu’elle éprouve à être utile à tous ceux qui frappent à sa porte. « Les revenus me permettent juste de vivre  mais je ne me plains pas car je suis très heureuse et c’est le plus important » rassure la « magicienne des potions  » avant de finir par prodiguer quelques conseils aux jeunes: « le conseil que je donne aux jeunes souvent c’est n’attendre personne pour être heureux, le bonheur est à l’intérieur de vous. Votre bonheur ne dépend que de vous, il ne dépend pas du pays dans lequel vous vous trouvez ni du gouvernement qui est à la tête de ce pays. Demandez-vous ce qui vous fait envie et faites-le. Moquez-vous des avis des donneurs de leçons et faites de votre loisir, votre job.

Eliane Fachina

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